Depuis la création du statut de cohabitant, il y a 40 ans, des collectifs, groupes de pression et associations, émanant de divers secteurs, se sont insurgés contre ce statut délétère, à intervalles réguliers et chacun de leur côté.
En vain.*
Une stratégie d’action n’a jamais été tentée : réunir et coaliser tous les collectifs, groupes de pression et associations concernés par la problématique.
Et ils sont nombreux, se connaissent mal et n’ont pas l’habitude de collaborer :
- Les retraités
- Les femmes
- Les étudiants
- Les chômeurs
- Les artistes
- Les personnes en situation de handicap
- Les personnes en non-logement ou en mal-logement, c’est-à-dire les immenses
- Les ex-détenus portant le bracelet électronique
- Et peut-être d’autres catégories de population.
2022, un momentum ? Nous le pensons, car quatre brèches récentes ont récemment été ouvertes dans ce statut, preuve qu’il n’a rien d’éternel ni d’irréversible :
- Les personnes en situation de handicap ont obtenu depuis le 1er janvier 2021 un allègement du statut ;
- Les « droits passerelles » créés pendant la crise sanitaire ont explicitement faits l’impasse sur le statut ;
- Idem pour les victimes des inondations en Wallonie en 2021 ;
- Idem pour les personnes hébergeant des réfugiés ukrainiens.
Les principaux obstacles sont connus :
- Le coût de la levée du statut de cohabitant (11 milliards par an… mais il y aurait 30% d’effet retour selon la Cour des comptes)
- L’opposition de certains partis politiques de droite
- La nécessité de coaliser les collectifs, groupes de pression et associations néerlandophones et francophones, car la décision de levée doit être prise au niveau fédéral
- La levée n’est pas au programme de l’actuel gouvernement fédéral.
Un objectif réaliste pour l’action commune et concertée de tous les collectifs, groupes de pression et associations concernés par la problématique : inscrire la levée du statut de cohabitant dans le programme gouvernemental du prochain gouvernement, en 2024 (au plus tard).
* Pour sa part, le Syndicat des immenses a déjà manifesté contre le statut de cohabitant avec et aux côtés de RWLP, de Rendre visible l’invisible, de La Ligue des familles ou de Droit à un toit / Recht op een dak. L’argumentaire invoquait la situation des personnes en non-logement, en mal-logement et à très faibles revenus.