Après la première « Université d’été des immenses » en 2021 à la VUB, la deuxième en 2023 à l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles, la troisième aura lieu en décembre 2025 à l’ULB.
Les 3 thèmes de cette Université d’été des immenses sont :
Thème A : Dignité, respect ou mérite ? Honte, indécence ou humiliation ?
Au cœur de la dévalorisation des immenses (à leurs propres yeux et/ou aux yeux des autres) résonne tôt ou tard la question de leur dignité. Une question se posant au gré des aléas très concrets de leur survie, dont ils maîtrisent mal les déterminants. Une question hantée par le regard jugeant de l’autre, lequel, parfois, se met en tête de « se battre pour leur dignité ». Une question à la croisée de l’intime, du culturel et du politique. Une question travaillée par la honte, par l’indécence et par l’humiliation. Une question qui n’épuise pas celle, connexe mais singulière, du respect, la vraie ligne rouge. Et la nécropolitique dans tout ça ?
Thème B : Les immenses travaillent-ils ?
Il y a le travail au noir, la mendicité et la prostitution, bien sûr, mais surtout le bénévolat (parfois défrayé), la militance au sein du Syndicat des immenses (SDI) ou la représentation du SDI au sein d’institutions, sans oublier le fait même de survivre sans authentique chez-soi : à partir de quand y a-t-il « travail », avec ou sans guillemets ? Et qui peut en décider, qu’est-ce qui en découle et pourquoi importe-t-il d’y répondre aujourd’hui ? Et pourquoi la motivation de l’immense à s’investir est-elle plus scrutée et suspecte d’intéressement que celle des salariés ? Et comment qualifier la relation entre les immenses et les 4 facilitatriceurs du SDI ? Les immenses sont-ils de la chair-à-syndicat ?
Thème C : Où est « l’intérêt supérieur des minimenses » ?
Certes, l’immensité n’offre sans doute pas un cadre de vie idéal pour l’épanouissement d’un enfant mais les dégâts psychologiques causés sur l’enfant par la séparation de ses parents sont incontestables et documentés. Comment s’évalue alors « l’intérêt supérieur de l’enfant » ? Une question brûlante étant donné la maltraitance institutionnelle dont beaucoup d’enfants sont victimes et l’extrême difficulté des parents (temporairement) déchus de leurs droits de garde à faire entendre leur voix et avis. D’autant que la diabolisation des parents fait souvent partie de l’arsenal justifiant, jusque dans la tête de l’enfant, la séparation, et en regard, la psychiatrisation de l’enfant étant utilisée pour re-légitimer son placement. Comme si l’immensité était une tare héréditaire ou contagieuse. Comme si l’on voulait moins protéger l’enfant que punir les parents. Comme si l’amour n’avait plus aucun statut juridique.